Publié dans Cinéma, vu au cinéma

Une claque

THE SESSIONS

Réalisateur : Ben Lewin
Comédiens : Helen Hunt / William H. Macy / John Hawkes

Durée        : 1 H 35
Genre        : comédie dramatique

 

Note :  5 / 5     vu en 2013

 

Résumé de l’histoire

Mark O’brien fait paraître une petite annonce : « Homme, 38 ans, cherche femme pour relation amoureuse, et plus si affinités. En revanche paralysé… Amatrices de promenade sur la plage s’abstenir… ».

L’histoire vraie et bouleversante d’un homme que la vie a privé de tout, et de sa rencontre avec une thérapeute qui va lui permettre d’aimer, « comme tout le monde ».

 

Mon avis

J’ai décidé d’aller voir ce film sur un coup de tête, parce que j’adore l’actrice Helen Hunt ainsi que William H. Macy et que je ne savais rien de l’histoire que j’allais voir, si ce n’est que ça parlait d’une personne paralysée voulant avoir des relations sexuelles. Et je me suis demandé, est-ce bien nécessaire, si l’on est paralysé d’être actif sexuellement ?

Et là j’ai été surprise, prise aux tripes, émue, touchée. Ce film est magnifique, l’acteur qui interprète Mark est remarquable, il raconte son histoire sans s’apitoyer, avec un sens de l’humour féroce comme j’aime (voir sa petite annonce).

On découvre dans ses souvenirs un petit garçon normal et plein de vie, vers les 6 ans, il attrape la polio et se retrouve totalement paralysé, il  ne peut bouger que la tête et le cou. Pourtant il est instruit et vers 18 ans on le voit aller à l’université, couché sur son lit qu’il pilote avec sa bouche, il est diplômé. Ensuite il a son indépendance, il habite une petite maison, il vit enfermé dans un poumon d’acier, dont seul sa tête et un bout de son coup dépasse. Avec une sorte de bâton dans sa bouche il peut se servir du téléphone et d’une machine à écrire. Il devient écrivain, poète et journaliste.

Par contre il est assisté, pour faire sa toilette, s’habiller, se déplacer, une aide doit pousser son lit (on lui a interdit d’utiliser l’autre lit car il a eu des accidents).

Sa vie est très passive, donc il réfléchit beaucoup, il écrit des poèmes sensibles. Il est très croyant et va régulièrement à l’église. Là il fait la connaissance du nouveau prêtre (William H. Macy) qui a la dégaine étrange d’un vieux hippie. Il évoque avec lui le fait qu’il a 38 ans et qu’il est toujours vierge. Bientôt il va mourir, son espérance de vie est de quelques années (moins d’une dizaine) et il voudrait être amoureux et pouvoir faire l’amour avec sa partenaire.

On le dirige vers Helen Hunt qui est une thérapeute, qui va lui apprendre, avec beaucoup de douceur et d’humanité, à sentir son corps, ses désirs et à satisfaire sa prochaine amie. Bien sûr, il fera un transfert, croyant être amoureux de sa thérapeute et ensuite il trouvera la femme qui lui était destinée.

Un film de toute beauté, humain, sensible avec un humour noir. Pour lequel finalement on a fait très peu de publicité, vu quasiment aucun extrait, un film presque confidentiel. Ne le ratez pas, il vaut plus que le détour et il me hantera encore longtemps. C’est aussi la preuve que l’on peut séduire par d’autres atouts que la beauté. Je regrette d’en parler si mal.

Ci-dessous son poème (incomplet et sommairement traduit) j’en suis désolée.

Laissez-moi vous toucher de mes mots
Mes mains sont comme des gants vides
Laissez mes mots caresser vos cheveux
descendre en glissant le long de votre dos et chatouiller votre ventre
pour mes mains, leur vol est léger comme les briques
ignorent mes voeux et refusent obstinément d’effectuer mes désirs
laissez mes mots entrer dans votre esprit