Episodes précédents : 1 – 2 – 3
Dimanche 3 avril : On est dimanche, il fait moche et froid, pour une fois on me fiche la paix, je suis seule comme d’hab, je cogite, et je décide que j’en ai ras le bol de me traîner en training dans la rue et aussi à la maison depuis près de 6 semaines !
Je décide de voir si je peux mettre autre chose, comme un « vrai » pantalon ! Je fais des essayages pendant un quart d’heure, je suis épuisée, j’ai super mal au bras droit, mais j’arrive à faire le geste de monter mon pantalon jusqu’aux fesses, et oh miracle, je rentre encore dedans !! Et avec l’aide de l’infirmière ça devrait être du domaine du possible.
Lundi 4 avril : Ce matin je suis bien décidée à mener à bien l’opération « pantalon ». Il fait encore très froid et mettre un pantalon en velours côtelé ce n’est pas du luxe, surtout que je ne peux pas mettre de collant, car là, c’est trop compliqué … surtout que je vais 10 x par jour aux toilettes et à chaque fois je dois pouvoir me rhabiller seule. L’infirmière est coopérative, même si elle m’enfile mon pantalon comme une brute, essayant de le faire monter jusque sous mes seins !! style papy fait de la résistance ! Bref, je suis habillée « pour de vrai » et je me sens une personne différente, un peu moins handicapée.
Mardi 5 avril : Rendez-vous à l’hôpital pour faire la radio de contrôle des 6 semaines et faire le point avec la chirurgienne qui m’a opérée. Tout est nickel, les os sont bien ressoudés et la bonne nouvelle c’est que je peux arrêter de porter les attelles.
Je vais aussi pouvoir faire de la physio active, c’est-à-dire que c’est moi qui vais faire les mouvements, avec l’aide de la physio et on va commencer à faire fonctionner les muscles. Niveau privé, à gauche, j’ai le droit de porter un petit sac de 2 kg, et à droite il faut que je m’habitue à laisser le bras droit le long de mon corps et reprendre petit à petit une posture plus naturelle et que le sang irrigue différemment le bras.
Jeudi 7 avril : Je partage ces bonnes nouvelles avec la physio et on passe en salle de travail, une salle commune à plusieurs physios et leurs patients. Le jeudi la séance sera plus longue et sera dédiée au côté droit, et il faudra faire travailler le poignet pour la première fois et l’on va continuer à étirer le coude, de façon à pouvoir le tenir droit, et il y a encore du travail ! Et l’on termine avec un massage, mais j’ai mal et j’ai l’impression d’être passée sous un rouleau compresseur !
Lundi 11 avril : Nouvelle semaine, nouveau challenge, et j’arrive enfin à fermer mes fenêtres quand bon me semble ! Par contre, pour les ouvrir il me faut encore attendre l’infirmière. Le temps se réchauffe, et pour moi c’est une torture de ne pouvoir ouvrir mes fenêtres aussi longtemps que je le voudrai.
La séance avec la physio est dédiée au côté gauche et au travail du pouce et comme il était bloqué dans le plâtre et ensuite l’attelle pendant 6 semaines, il a du mal à bouger. A chaque fois que je dois fermer le poing j’ai l’impression que la peau de ma main va se déchirer ;-// c’est assez étrange comme sensation.
Mercredi 13 avril : Depuis que je ne porte plus mes attelles, je peux enfin faire plus de choses simples à la maison, et il y a une chose qui me pèse énormément, c’est d’être bloquée à la maison dès 18 h, car parfois l’infirmière arrive avec plus d’une heure d’avance sur l’horaire prévu, et avec l’heure d’été, il fait jour longtemps, et ça me déprime d’être enfermée dès 18 h et d’être dépendante d’une infirmière qui va finalement passer entre 18 h et 21 h ! C’est plus une marge de manœuvre, c’est une fourche !! Et comme je vis dans un appartement minuscule, une fois le lit ouvert, il ne me reste plus qu’à me coucher, car je ne peux plus tourner dans la pièce.
Donc, depuis plusieurs jours ça cogite de savoir si je ne vais pas me passer de l’infirmière du soir, car juste me déshabiller, descendre mon lit et préparer les médicaments, je peux le faire seule. Donc chaque soir je m’entraîne à le faire seule et en cas de problème, l’infirmière est là pour m’aider.
Vendredi 15 avril : Journée importante pour moi, je fais le point avec l’infirmière référante qui s’occupe de mon dossier et comme elle voit que j’ai fais beaucoup de progrès, on arrête le passage des infirmières le soir. Enfin plus de liberté, et surtout de pouvoir rentrer quand bon me semble, ne pas devoir faire tout un cirque quand on m’invite à manger, ne pas devoir me justifier … ça me fait un bien fou au moral !
Lundi 18 avril : Nouvelle semaine, nouveaux challenges. Le premier, c’est qu’à force d’insister, j’arrive enfin à ouvrir les fenêtres quand bon me semble ! Et ça mine de rien, c’est une sacré victoire, car j’ai de vieilles fenêtres difficiles à ouvrir. Et ça fait un bien fou de sentir l’air frais de bon matin, car parfois l’infirmière arrive à 11 h du matin, et je dois attendre son bon vouloir pour respirer et pour une asthmatique c’est super important.
Mercredi 20 avril : Le deuxième challenge, c’est de réussir à mettre mon mascara sur les yeux, car le travail avec la physio paie, et mes doigts peuvent enfin toucher mon visage ! Il me faut de la concentration, mais je fais mon petit exercice avec plaisir, et j’ai l’impression de reprendre ma vie en main.
Vendredi 22 avril : Je termine la semaine en beauté, car j’ai pris rendez-vous chez ma coiffeuse, j’ai bien besoin d’une coupe et d’une couleur. Le soleil brille, je n’ai presque plus peur de me balader seule, mes appréhensions s’en vont petit à petit, et je profite du moment présent.
Mercredi 27 avril : Je peux mesurer tout le chemin parcouru ces dernières semaines : je fais plusieurs fois par semaine mes courses toute seule, j’arrive à nouveau à faire la vaisselle, quelques lessives aussi.
Côté ordi, je peux à nouveau taper avec mes 10 doigts, pas très longtemps, mais je peux. Je commence enfin à digérer ma rupture, je tourne la page, je suis inscrite sur des sites de rencontres depuis quelques semaines et les premiers rendez-vous s’annoncent.
Vendredi 29 avril : Je me sens suffisamment en confiance pour accepter un rendez vous galant et me faire inviter au restaurant, la première fois que je peux manger correctement, sans trembler, sans en mettre partout 😉 Une jolie soirée.
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