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7 – remise sur pied

Suite à mon accident au début de cette année, où je me suis cassé les deux bras, le chirurgien a mis des broches que l’on peut garder sans problème. Mais du côté gauche, la broche me faisait mal et il a été décidé de l’enlever.

Une nouvelle journée commence ...
#hug #hopital #chirurgie #operation

C’est une petite intervention, qui se fait en ambulatoire, donc on se présente le matin et l’on rentre le soir. Et effectivement c’est très rapide.

Pour faciliter la récupération, j’ai choisis une anesthésie locale, donc juste endormir le bras, ça prend 45 minutes et l’opération en elle même a prit 25 minutes !! Le chirurgien a juste enlevé la plaque et les 6 vis et recousus. Ensuite, il m’a fait un gros bandage pour protéger la plaie et éviter que ça saigne, et au final ça donne ça :

Au final ça donne ça 😑 et je suis à la maison .. et je suis sensée me reposer 😃

Je vais garder ce bandage jusqu’à lundi, ensuite il sera remplacé par un pansement ce qui va bien me faciliter la vie !

Après l’opération, je suis remontée directement à la chambre, j’ai eu droit à un repas, je suis reste tranquille une heure, histoire de voir si j’ai des vertiges ou des nausées, ce qui ne fût pas le cas, ensuite enlevé la perfusion, habillée, et je suis repartie chez moi.

Plus tard dans la soirée, mon bras s’est réveillée et c’est un peu plus douloureux, mais au final ça passe vite 😉

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6 – Finitions

Voici plusieurs mois que je n’ai rien écrit dans cette rubrique, pour la simple et bonne raison que tout va mieux et j’ai simplement été toutes les 6 semaines à l’hôpital afin de faire les radios de contrôles.

Lors de mon dernier rendez-vous, début septembre, j’ai pu faire le point avec le chirurgien qui s’est occupé de moi, et il se trouve que j’ai toujours mal au pouce gauche, surtout quand je le mets dans ma paume et que je ferme le poing. Je pensais que ça passerait mais ce n’est pas le cas.

Il m’explique qu’il faut opérer à nouveau pour enlever « le matériel » c’est à dire la plaque et les vis, qui apparemment frottent, d’où la douleur dans mon pouce. Néanmoins, il s’agit d’une opération mineure, qui dure 1 heure, qui est faite en ambulatoire, donc arrivé le matin et repartir en fin de journée. Comme il ne sert à rien d’attendre, l’opération se fera en octobre, avec l’avantage que ce sera toujours le même chirurgien qui va m’opérer.

Donc hier, j’ai été à la consultation d’anesthésie, pour remplir le questionnaire sur mon état de santé et les allergies que je pourrais faire. Je n’ai pas eu un très bon contact avec l’anesthésiste, qui a un ton cassant et pas un brin d’humour … ce ne fût pas mieux avec les infirmiers qui expliquent comment se passe l’admission, ainsi que le protocole post-op juste avant la sortie ;-//

Ce qui me stresse, c’est le fait d’être avertie au dernier moment, ce qui veut dire moins de 12 heures avant l’opération ! Surtout sachant que les opérations se font entre 6 heures du mat’ et 13 heures … mais bref, je n’y peut rien changer, j’espère juste que je serais prise en milieu de matinée …

Le jour J c’est la semaine prochaine, le jeudi 20 octobre.

Ensuite ma main sera bandée pendant 2 semaines, et il faudra 6 semaines pour que l’os se rebouche. Et je devrais enfin être remise sur pied pour Noël.

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5 – Indépendance

Episodes précédents : 12 34

Pour rappel, la dernière fois que j’écrivais mes malheurs, je vous racontais comment je m’étais améliorée, arrivant à faire pas mal de choses seule, comment, suite à ces petites victoires, j’ai annulé le passage des infirmières du soir, me permettant d’avoir un semblant de vie sociale et cela me permettant de rentrer le soir sans me justifier de l’endroit où j’étais. 

Lundi 2 mai 2016 : Voici donc un nouveau rythme qui s’installe. Je me lève, déjeune, prend encore quelques médicaments, surtout des anti-douleurs, me brosse les dents, et pour la suite de ma toilette et l’habillage, j’attends que l’infirmière passe. Elle reste 10 minutes chrono, parfois moins, car ma seule difficulté est de mettre mon soutien-gorge ! C’est un peu frustrant d’attendre une infirmière juste pour ça, mais pour le moment pas trop d’autres choix ! Une fois qu’elle est partie mon petit rituel de mettre ma crème de jour et un peu de mascara, et me voilà prête à affronter le monde.

Mardi 3 mai 2016 : Le mardi est toujours un jour spécial, vu que c’est celui de la douche et selon l’infirmière ou l’infirmier, ça peut être un grand bonheur ou un moment super désagréable, selon que l’on aie décidé de me frotter jusqu’au sang, histoire que je sois vraiment propre !! Et on ne parle pas des remarques déplacées de certaines .. qui me mettent le moral dans les chaussettes.

Vendredi 6 mai 2016 : Dernier jour de la semaine ouvrable, jour de douche, encore un serrage de dents et enfin un peu de liberté. En fonction du temps, je choisis mon activité de l’après-midi. Aujourd’hui il fait beau, la température est clémente et je renoue avec une de mes activités favorites, passer chez Starbucks et ensuite aller lire au parc. Retrouver un peu de sérénité.

Dimanche 15 mai 2016 : C’est la Pentecôte, la journée est clémente et je passe tous l’après-midi au parc à lire. J’ai eu une semaine chargée, entre reprendre les lessives, faire des courses que je sois capable de porter seule, et puis j’essaie de sortir un moment tous les jours, histoire de m’aérer et de voir autre chose que les ouvriers qui passent devant ma fenêtre dès 6h30 du matin !!

Samedi 21 mai 2016 : Une semaine assez calme, météo très clémente, qui m’a permis d’aller au parc et de bouquiner presque tous les jours. Je me sens un peu plus zen, j’ai marché 18 km cette semaine. Je reprends confiance en moi.

Vendredi 27 mai 2016 : Le passage des infirmières chaque matin me pèse et le chat aussi commence à être excédé, ce qui fait que chaque matin, depuis près de 10 jours, il n’est pas très sympa avec le personnel soignant, lui volant dans les jambes, parfois mordillant des mollets qui lui bloquent le passage vers la sortie ! Il est vraiment temps que ça s’arrête !

Lundi 30 mai 2016 : J’ai réfléchi à cette situation tout le week-end, je me suis entraînée à mettre et fermer mon satané soutien-gorge toute seule et ce matin ma décision est prise. J’annonce à l’infirmière que c’est son dernier passage, j’avertis sa hiérarchie de ma décision et une fois cette affaire bouclée, je me sens plus légère mais aussi un peu anxieuse, car il n’y a pas trop de possibilité de faire marche arrière. Donc il vaut mieux être sûr de son coup !

Vendredi 3 juin 2016 : Mon quatrième jour de liberté totale et tout se passe bien, même si parfois je sursaute en me brossant les dents, croyant que l’infirmière se trouve toujours derrière moi. Que c’est agréable de pouvoir prendre ma douche quand bon me semble, et qui plus est, le soir, de prendre le temps dont j’ai envie, même si parfois se laver le dos est compliqué et me fais mal, je le fais tout de même et à mon rythme.

Cette semaine a été pleine d’innovation. J’ai recommencé à me faire à manger, des salades le plus souvent, et ce midi j’ai fais mon premier repas chaud, raté certes, mais je vais vite retrouver mes marques.

Mercredi 8 juin 2016 : Quel bonheur de pouvoir dormir enfin tout mon saoul, sans infirmière qui vient trop tôt ou trop tard ! et me brise mon cycle du sommeil. Le chat est enfin apaisé, il est plus cool, plus tranquille et il ne regarde plus la porte avec inquiétude.

Je recommence à marcher environ 20 km par semaine, je vais au parc, j’ai pu retourner à la bibliothèque rapporter mes livres, je peux enfin faire du shopping. Je vais toujours chez la physio 2 fois par semaine, on travaille la force, l’agilité, on refait un peu de muscle à droite, et je sens que je progresse à grand pas. Du coup, mon moral est meilleur.

Ici se termine mon aventure, je vais mieux, je reprends peu à peu mon train-train quotidien, même si j’ai encore plusieurs rendez-vous de contrôle à l’hôpital et encore quelques radios. Même si la physio va continuer pendant l’été au rythme d’une séance par semaine, car j’ai encore des raideurs, des douleurs quand je porte trop lourd ou trop longtemps et le poignet qui craque souvent ! Je me suis aussi habituée à mes cicatrices, même si celle de la main gauche est un peu moins jolie que celle de droite.

Du côté gauche, pour mon pouce, la peau me brûle et je suis beaucoup plus sensible et il est possible que ce soit le matériel qui me dérange et à ce moment là je devrais me faire opérer pour l’enlever, mais rien ne se décidera avant cet automne.

Donc, il est possible que je rajoute un ou deux chapitres selon l’évolution, mais il ne devrait y avoir que des bonnes nouvelles.

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4 – Je passe des caps

Episodes précédents : 12 3

Dimanche 3 avril : On est dimanche, il fait moche et froid, pour une fois on me fiche la paix, je suis seule comme d’hab, je cogite, et je décide que j’en ai ras le bol de me traîner en training dans la rue et aussi à la maison depuis près de 6 semaines !

Je décide de voir si je peux mettre autre chose, comme un « vrai » pantalon ! Je fais des essayages pendant un quart d’heure, je suis épuisée, j’ai super mal au bras droit, mais j’arrive à faire le geste de monter mon pantalon jusqu’aux fesses, et oh miracle, je rentre encore dedans !! Et avec l’aide de l’infirmière ça devrait être du domaine du possible.

Lundi 4 avril : Ce matin je suis bien décidée à mener à bien l’opération « pantalon ». Il fait encore très froid et mettre un pantalon en velours côtelé ce n’est pas du luxe, surtout que je ne peux pas mettre de collant, car là, c’est trop compliqué … surtout que je vais 10 x par jour aux toilettes et à chaque fois je dois pouvoir me rhabiller seule. L’infirmière est coopérative, même si elle m’enfile mon pantalon comme une brute, essayant de le faire monter jusque sous mes seins !! style papy fait de la résistance ! Bref, je suis habillée « pour de vrai » et je me sens une personne différente, un peu moins handicapée.

Mardi 5 avril : Rendez-vous à l’hôpital pour faire la radio de contrôle des 6 semaines et faire le point avec la chirurgienne qui m’a opérée. Tout est nickel, les os sont bien ressoudés et la bonne nouvelle c’est que je peux arrêter de porter les attelles.

Je vais aussi pouvoir faire de la physio active, c’est-à-dire que c’est moi qui vais faire les mouvements, avec l’aide de la physio et on va commencer à faire fonctionner les muscles. Niveau privé, à gauche, j’ai le droit de porter un petit sac de 2 kg, et à droite il faut que je m’habitue à laisser le bras droit le long de mon corps et reprendre petit à petit une posture plus naturelle et que le sang irrigue différemment le bras.

Jeudi 7 avril : Je partage ces bonnes nouvelles avec la physio et on passe en salle de travail, une salle commune à plusieurs physios et leurs patients. Le jeudi la séance sera plus longue et sera dédiée au côté droit, et il faudra faire travailler le poignet pour la première fois et l’on va continuer à étirer le coude, de façon à pouvoir le tenir droit, et il y a encore du travail ! Et l’on termine avec un massage, mais j’ai mal et j’ai l’impression d’être passée sous un rouleau compresseur !

Lundi 11 avril :  Nouvelle semaine, nouveau challenge, et j’arrive enfin à fermer mes fenêtres quand bon me semble ! Par contre, pour les ouvrir il me faut encore attendre l’infirmière. Le temps se réchauffe, et pour moi c’est une torture de ne pouvoir ouvrir mes fenêtres aussi longtemps que je le voudrai.

La séance avec la physio est dédiée au côté gauche et au travail du pouce et comme il était bloqué dans le plâtre et ensuite l’attelle pendant 6 semaines, il a du mal à bouger. A chaque fois que je dois fermer le poing j’ai l’impression que la peau de ma main va se déchirer ;-// c’est assez étrange comme sensation.

Mercredi 13 avril : Depuis que je ne porte plus mes attelles, je peux enfin faire plus de choses simples à la maison, et il y a une chose qui me pèse énormément, c’est d’être bloquée à la maison dès 18 h, car parfois l’infirmière arrive avec plus d’une heure d’avance sur l’horaire prévu, et avec l’heure d’été, il fait jour longtemps, et ça me déprime d’être enfermée dès 18 h et d’être dépendante d’une infirmière qui va finalement passer entre 18 h et 21 h ! C’est plus une marge de manœuvre, c’est une fourche !! Et comme je vis dans un appartement minuscule, une fois le lit ouvert, il ne me reste plus qu’à me coucher, car je ne peux plus tourner dans la pièce.

Donc, depuis plusieurs jours ça cogite de savoir si je ne vais pas me passer de l’infirmière du soir, car juste me déshabiller, descendre mon lit et préparer les médicaments, je peux le faire seule. Donc chaque soir je m’entraîne à le faire seule et en cas de problème, l’infirmière est là pour m’aider.

Vendredi 15 avril : Journée importante pour moi, je fais le point avec l’infirmière référante qui s’occupe de mon dossier et comme elle voit que j’ai fais beaucoup de progrès, on arrête le passage des infirmières le soir. Enfin plus de liberté, et surtout de pouvoir rentrer quand bon me semble, ne pas devoir faire tout un cirque quand on m’invite à manger, ne pas devoir me justifier … ça me fait un bien fou au moral !

Lundi 18 avril : Nouvelle semaine, nouveaux challenges. Le premier, c’est qu’à force d’insister, j’arrive enfin à ouvrir les fenêtres quand bon me semble ! Et ça mine de rien, c’est une sacré victoire, car j’ai de vieilles fenêtres difficiles à ouvrir. Et ça fait un bien fou de sentir l’air frais de bon matin, car parfois l’infirmière arrive à 11 h du matin, et je dois attendre son bon vouloir pour respirer et pour une asthmatique c’est super important.

Mercredi 20 avril : Le deuxième challenge, c’est de réussir à mettre mon mascara sur les yeux, car le travail avec la physio paie, et mes doigts peuvent enfin toucher mon visage ! Il me faut de la concentration, mais je fais mon petit exercice avec plaisir, et j’ai l’impression de reprendre ma vie en main.

Vendredi 22 avril : Je termine la semaine en beauté, car j’ai pris rendez-vous chez ma coiffeuse, j’ai bien besoin d’une coupe et d’une couleur. Le soleil brille, je n’ai presque plus peur de me balader seule, mes appréhensions s’en vont petit à petit, et je profite du moment présent.

Mercredi 27 avril : Je peux mesurer tout le chemin parcouru ces dernières semaines : je fais plusieurs fois par semaine mes courses toute seule, j’arrive à nouveau à faire la vaisselle, quelques lessives aussi.

Côté ordi, je peux à nouveau taper avec mes 10 doigts, pas très longtemps, mais je peux. Je commence enfin à digérer ma rupture, je tourne la page, je suis inscrite sur des sites de rencontres depuis quelques semaines et les premiers rendez-vous s’annoncent.

Vendredi 29 avril :  Je me sens suffisamment en confiance pour accepter un rendez vous galant et me faire inviter au restaurant, la première fois que je peux manger correctement, sans trembler, sans en mettre partout 😉 Une jolie soirée.

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3 – J’avance .. un peu

Si vous voulez suivre l’histoire depuis le début : 1er épisode  /  2ème épisode 

Lundi 7 mars 2016 : Un lundi chargé pour moi, avec une visite prévue à l’hôpital. Je vois la chirurgienne qui m’a opérée, on enlève le plâtre et aussi les fils (ouille, ouille) mais le résultat est positif, car je n’ai pas d’infection et je cicatrice très bien et au final les cicatrices seront assez discrètes.

Je vais ensuite chez l’orthèse pour faire des attelles personnalisées (je peux choisir la couleur extérieur de l’attelle) et elles sont moulées directement sur mon bras et ma main. J’ai un bon feeling avec cette femme, qui a du plaisir à m’expliquer son métier et au final je passe un bon moment.

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Le but de ces attelles, c’est de pouvoir reprendre un semblant de vie, je dois juste les porter pour dormir et quand je sors, afin de me protéger des bousculades.

Mardi 8 mars : Comme presque tous les jours, Eric vient m’aider pour les courses, la vaisselle, le chat, etc. Il habite le même canton que moi, mais lui habite en campagne alors que moi je suis en ville, et à chaque fois il râle car ici c’est trop pollué et que ça lui cause des problèmes de santé. Il me fait comprendre qu’il veut espacer ses venues chez moi, et il est exaucé sur le champ, car il se fait mal au pied. Il rentre chez lui clopin clopant.

Mercredi 9 mars : En fin de journée, Eric me téléphone pour me dire qu’il est à la permanence, car il a toujours mal au pied, qu’il a toutes les peines du monde à marcher et qu’il ne peut plus conduire. Au final rien de grave, mais une bonne entorse. Il est donc à son tour « handicapé » et il reçoit en cadeau une paire de cannes et un soulier de marche, ainsi qu’une mise au repos d’au moins une semaine.

Je suis soulagée de savoir que ce n’est rien de grave et qu’il faut juste qu’il reste un peu tranquille, mais moi je suis très emmerdée pour la vie quotidienne !! Je n’ose toujours pas sortir toute seule, et au delà de ça, je suis totalement incapable de m’habiller seule, je parle de mettre une veste avec l’attelle et surtout je n’ai toujours pas commencé la physio et je dois encore garder mon bras sur la poitrine une bonne dizaine de jours. J’avoue que j’angoisse un peu.

Jeudi 10 mars : Mon premier rendez-vous avec ma physio, en début d’après-midi et j’ai la chance que ma voisine, qui s’occupe aussi de m’aider à ouvrir mes repas, va dans la même direction que moi et elle accepte de m’emmener.

J’ai beaucoup de chance, car ma physio me plaît bien, une femme qui a presque le même âge que moi, douce, qui explique bien les choses (comment mon bras, mon coude et mon épaule fonctionnent) les gestes que je peux faire sans crainte, ceux à éviter, ainsi que quelques exercices pour assouplir le tout, et nous fixons les 9 premiers rendez-vous.

Samedi 12 mars : J’ai dû expliquer la situation à ma voisine et elle a la gentillesse de prendre la relève après Eric, et l’on s’organise pour faire les courses 1 ou 2 fois par semaine, avec son caddie qui nous est d’un grand secours. Elle passe aussi tous les jours voir comment je vais, mon moral, s’occuper du chat, ouvrir mes plats qui sortent du micro-ondes.

Lundi 14 mars : Une nouvelle semaine commence, le soleil est au rendez-vous, mon optimisme est en hausse et je me prépare moralement à sortir totalement seule pour aller chez ma physio pour ma 2ème séance. La voisine passe m’aider à enfiler ma veste, et me voilà partie comme une grande, toute seule pour ma séance.

Je profite du soleil et de la douceur de l’air, et finalement je savoure ce moment où je me retrouve seule et à l’air libre. Avant de rentrer à la maison, j’en profite pour aller m’acheter un truc à grignoter et je ne me gêne pas de demander à un vendeur de bien vouloir m’aider à attraper un croissant et à le mettre dans le sachet ! Les gens sont aimables à mon égard et ne rechignent pas à me donner un coup de main.

J’arrive enfin à utiliser mon ordinateur, même si je tape seulement avec 2 doigts et que le déplacement de la souris est encore difficile et hasardeux.

Vendredi 18 mars : Eric va enfin mieux, il réussit à enfiler des chaussures, même si au bout d’un moment ça appuie sur le pied et que ça fait mal, il passe un moment avec moi et on en profite pour faire des courses pour plusieurs jours.

Cela fait 10 jours que l’on ne s’est pas vu, et il est étonné et ravi des progrès fulgurants que je fais. J’arrive maintenant à enfiler ma veste toute seule, je peux aussi ouvrir les plats micro-ondables seule, j’arrive à ouvrir les sachets de nourriture pour le chat, même si parfois c’est difficile. Et chaque journée est une victoire, avec une nouvelle chose que j’arrive à faire, même si parfois je dois m’acharner pendant de longues minutes pour arriver à mes fins. La plus grande partie de la journée je ne porte pas mes attelles, je m’habitue à mes cicatrices, qui par moment me gratouillent, et petit à petit j’accepte ma situation.

Samedi 19 mars : Encore une belle journée, avec un soleil chaud pour la saison et pour une fois je décide de sortir juste pour le plaisir de me balader. Finalement, je me pose sur un banc pour faire le lézard et je regrette de ne pas avoir pris un bouquin, même si en y réfléchissant j’aurai eu du mal à tourner les pages. C’est une chose qui me manque de ne pas pouvoir lire, mais je n’arrive pas à tenir le livre et tourner la page est un geste très pénible, qui au final gâche le reste … mais j’y suis presque.

Jeudi 24 mars : 4ème journée chez la physio, pour l’instant on fait de la physio passive, ce qui veut que ce n’est pas moi qui fait les mouvements, et à chaque fin de séance, j’ai un mini-massage pour détendre les muscles et ça me fait un bien fou. Je m’améliore, il n’y a pas de doute, mais j’ai super mal aux muscles et dès que je tente de faire quelque chose à la maison (un peu de vaisselle ou du rangement, ou même déplacer un truc qui fait plus d’un kilo) je grimace.

Dimanche 27 mars : Je commence à prendre le rythme, la physio 2 fois par semaine, idem pour la douche. Je suis déprimée par les infirmières qui ne sont jamais les mêmes et qui passent 2 fois par jour. Alors que l’on  m’avait dit que j’aurai un staff d’infirmières, toujours les mêmes et pas plus de 5 !! Pour l’instant au total depuis plus de 30 jours, il y a plus de 30 infirmières différentes qui sont passées !

J’ai l’impression que mon corps ne m’appartient plus et que mon appartement ressemble à un hall de gare avec tous ces inconnus qui entrent chez moi, ça commence à me peser et à me rendre agressive.

Jeudi 31 mars : J’ai de plus en plus confiance en moi pour sortir seule et faire de petites courses pas trop lourdes, donc pas plus de 2 kilos pour ma main gauche. Quand la température est agréable et que le soleil brille, m’asseoir sur un banc et profiter, pouvoir lire enfin !

Une chose commence à me manquer, le fait de ne pas pouvoir prendre soin de moi, pas de crème sur le visage (je n’arrive pas à l’étendre), encore moins de se maquiller. Ma peau est sèche, pleine de peaux mortes, des boutons aussi à cause du lavage à la lavette que je n’avais plus pratiqué depuis que j’ai 8 ans ! Mais au moins j’ai l’occasion de me rendre compte que mes produits font de l’effet.

Pas simple non plus de savoir que je ne peux rien mettre d’autre que mes 3 trainings et mes 2 pulls. Je me dis qu’il faut que je me fixe des objectifs, mais vous saurez tout cela au prochain numéro.

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2 – retour et administration

Le premier épisode est ici.

Mardi 23 février : Journée chargée pour moi, le matin je dois aller aux plâtres, pour que l’on me fasse un plâtre plus léger et petit à droite, afin que je puisse récupérer un peu d’autonomie. Mauvaise nouvelle, il semble que c’est trop tôt pour ce genre de plâtre et on m’en refais un propre qui va presque jusque sous l’aisselle !

J’avoue que je suis très embêtée, car avec ce genre de plâtre je ne peux rien faire et rien saisir de ma main droite et je peux à peine décoller le bras de mon corps ! Bref, je me suis engagée à partir, les papiers de sortie sont prêts et j’ai envie de rentrer chez moi .. donc ça se fera coûte que coûte !!

Vers 15 h Eric passe me chercher, on a dû découper dans mon pull pour faire entrer le plâtre et je ne rentre dans aucune des vestes, celles d’Eric sont lourdes et dix fois trop grandes mais il n’y a pas d’autre choix ! En plus, il pleut des trombes d’eau et il fait super froid, et dans cette galère il faut aller faire des courses car le frigo est vide!

On arrive finalement à la maison, je suis crevée, le chat ne me reconnaît pas et m’attaque direct ! Chouette accueil ! Je me rend compte de la difficulté des gestes simples (style descendre sa culotte et faire pipi !) ce qui me prend au bas mots 15 minutes à chaque fois !  

Eric et son sens pratique ont réorganisé mon quotidien, j’ai maintenant un micro-ondes que je ne sais pas utiliser ! Et des repas tout préparés, je vais devoir en manger pendant plusieurs mois, il a aussi sorti la vaisselle que je peux utiliser. Mon quotidien vestimentaire va se résumer à 3 trainings et 2 pulls ! Par ailleurs découpés pour laisser passer le plâtre.

Je me couches maussade, et me rends compte à quel point mon appart est hostile à mon égard ! Je ne peux ouvrir aucun placard, je ne peux rien manger sans l’aide de ma voisine, et je devrais attendre chaque matin l’infirmière pour être lavée et habillée ! Je suis obligée de reconnaître que j’imaginais mon retour à la maison très différent !

Mercredi 24 février : j’ai réussis à sortit de mon lit, aller aux toilettes et après une bagarre à faire un café et je suis déjà épuisée !! Milieu de matinée, une infirmière passe pour faire avec moi une estimation de mes besoins, m’expliquer comment sa société fonctionne et me faire signer des tas de papiers, et elle me fait ma première toilette .. pas évident de se laisser tripoter par une inconnue, même si elle est douce et très professionnelle .. heureusement que le feeling passe bien avec cette personne !

Elle est à peine partie que ma voisine débarque pour réchauffer mon repas, elle range des choses qui traîne ! elle veut absolument faire la vaisselle .. ma voisine a 80 ans et elle est bien plus en forme que moi ! de plus, je la connait peu et elle est rarement entrée dans mon appartement, vu qu’elle passe 8 mois par an à l’étranger. Enfin elle s’en va et je peux manger.

A peine le temps de me reposer et Eric est là en début d’après-midi pour me donner un coup de main, surtout en ce qui concerne le chat, faire sa caisse, préparer des boîtes pour le matin, etc. et aussi me tenir compagnie.

Il est à peine parti que l’infirmière du soir est là, une autre que ce matin, et une nouvelle inconnue me tripote. Je suis soulagée quand elle s’en va de pouvoir grimper dans mon lit et regarder un peu la télé tranquille.

Vendredi 26 février : En début d’après-midi ma première sortie 😉 J’ai une tête de zombie et Eric a accepté de m’emmener chez la coiffeuse .. un moment qui me fait du bien au moral et qui me réconcilie avec ma tête.

Samedi 27 février : Eric vient me chercher pour aller faire des courses .. mission acheter des plats qui vont au micro-ondes, je suis étonnée il y a du choix, et dans la foulée, il me fait à manger chez lui, histoire de changer un peu de décor !

Lundi 29 février : rendez-vous à l’hôpital en début d’après midi avec Eric (j’ai encore super peur de sortit seule). Faire les radios de contrôle, nettoyer les plaies, c’est la première fois que je regarde vraiment mes cicatrices .. et elles sont grandes et impressionnantes et tout se passe bien, en tout cas pas d’infection, et je suis soulagée.

Mardi 2 mars : Pour la première fois depuis 10 jours, je vais avoir le droit de prendre une douche et de me faire laver les cheveux ! Et ça se passe pas trop mal .. ça fait un bien fou pour le moral.

Jeudi 3 mars : Encore un rendez-vous à l’hôpital, à 15 h, avec le spécialiste du coude .. alors que j’ai un rv, il a juste 4 h de retard !! J’ai beau être patiente, le temps semble super long. Il me reçoit enfin, l’examen se passe bien, même si j’ai toutes les peines du monde à tendre le bras devant moi ! Il dit que je dois commencer les séances de physio au plus vite, à raison de 2 par semaine, et il me dit d’en choisir un au bol dans le bottin !

Vendredi 4 mars : je passe la journée dans le bottin, afin de trouver un physio près de chez moi. En fin de journée, j’ai téléphoné à 18 spécialistes ! mais aucun ne m’as donné de rendez-vous, car soit ils sont complet, soit ils sont en traitements. Eric en profite pour me dire qu’il ne pourra pas m’accompagner, pour une raison de logistique mais aussi de fatigue .. c’est vrai qu’en ce moment il vient un jour sur deux, et que lui aussi a une vie !

Voici 12 jours que je suis rentrée chez moi, la vie est compliquée (je n’ai même pas touché à l’ordi, je ne peut pas téléphoner car je n’arrive pas à le tenir dans ma main et pour entendre les gens je dois mettre le haut parleur), je suis épuisée par toutes ces allées et venues, notamment au niveau des infirmières, puisque j’ai vu une dizaine d’infirmières différentes en 12 jours !! Au bout de 3 jours Spoutnik m’a reconnue et acceptée, et il s’est adouci ne m’attaquant plus systématiquement, ce qui me soulage !

Mon moral a des hauts et beaucoup de bas, car j’ai de la peine à accepter d’être autant dépendante des autres .. je ne peux pas lire, car je n’arrive pas à tenir le livre dans mes mains ! et souvent le temps me semble long .. enfin, j’ai déjà tenu les 12 premiers jours ! 😉

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1 – Cassure et réparation

Tout d’abord, je voudrai remercier toutes les personnes qui se sont fait du souci pour moi, qui ont pris de mes nouvelles .. ça m’a fait chaud au cœur.

Si j’ai décidé de créer cette rubrique, c’est pour le souvenir, que dans quelques mois ou années je puisse me retourner et dire : j’ai réussi à surmonter cette épreuve, avec courage et il en faut plus pour m’abattre ! Pour mesurer mes progrès au fur et à mesure des semaines, et aussi mettre des mots sur mes maux.

Car voilà, entre l’accident et le moment où j’écris ces lignes, il vient de s’écouler 4 semaines ! Un mois déjà et pourtant ça m’a semblé une éternité. Mais revenons au début de cette histoire.

Mercredi 17 février : la journée est douce et le soleil fait une apparition. Je sors me balader un moment, et au détour d’un passage piéton, alors que j’observe la circulation et qu’en même temps je descend du trottoir pour traverser la route, je m’étale de tout mon long sur la route, je n’ai pas le souvenir d’avoir mis mes mains en avant pour me protéger.

Mais dans mon malheur j’ai de la chance, car la première personne qui s’occupe de moi est un infirmier. Impossible de me relever seule, mon bras droit refuse de m’obéir, des douleurs atroces dans tout le corps et l’impression d’avoir « un bras flottant » à droite. Mon infirmier de fortune, après un rapide examen, décide d’appeler une ambulance, il retrouve des potes et je suis prise en charge direction l’hôpital.

Les ambulanciers sont adorables et ils sont au petit soin avec moi, ils enregistrent mon dossier à l’hôpital et attendent avec moi que je sois prise en charge par les urgences. Une doctoresse arrive et très rapidement le verdict tombe, rien de grave mais à droite j’ai le poignet cassé et il faudra opérer et toujours à droite j’ai le coude luxé, une façon polie de dire que l’os est sorti de mon bras et qu’il va falloir le remettre à sa place illico.

Pas le temps de râler, moins d’une heure plus tard je suis au bloc, sous anesthésie générale, mon coude est remis en place et je suis plâtrée jusque sous l’aisselle !! Le réveil est un peu hard, mais seulement la moitié du chemin est fait.

Jeudi 18 février : je dois m’adapter au rythme hospitalier .. supporter de dépendre des autres pour la moindre action .. faire des examens et des radios toute la journée .. passer la moitié de mon temps avec le bras suspendu au-dessus du lit .. voir le chirurgien et apprendre que je vais être opérée le lendemain pour mon poignet droit .. et apprendre dans la foulée que je me suis cassé le pouce gauche et qu’il faudra aussi opérer et plâtrer !

Vendredi 19 février : je passe la moitié de la journée sous anesthésie, et je ressors plâtrée des deux bras, ce qui me mets le moral dans les chaussettes ! car globalement je fais encore moins de choses qu’avant les opérations .. la seule bonne nouvelle, c’est que le coude n’est finalement pas cassé donc pas opéré, mais bloqué par le plâtre pour le laisser au repos.

En ce qui concerne la douleur, je tourne avec 4 Dafalgan par jour ! Je ne sais pas pour les autres pays, mais ici en Suisse, je prends ce médicament quand j’ai mal à la tête ou des règles douloureuses ou pour faire descendre la fièvre ou en prévention de la grippe ! Je trouve ça un peu léger et j’ai toute les peines à obtenir le Tramal, un vrai anti douleur, mais à base de drogue.

Lundi 22 février : je commence à négocier ma sortie de l’hôpital avec le médecin, il faut que j’organise mon quotidien à la maison avec le passage d’infirmières : pour la toilette, les repas, enfin bref les gestes basiques de la vie. J’ai toujours mon gros plâtre à droite, qui pèse une tonne !! et à gauche un gantelet qui immobilise seulement la main.

La suite au prochain numéro !