LE CIEL N’ATTEND PAS de Tawni O`DELL Editions Belfond / 446 pages
Résumé de l’histoire (4ème de couverture)
Energique et grande gueule, She-Lynn, quarante ans a rangé au placard son uniforme de flic, pour devenir chauffeur de taxi à Jolly Mount, sa ville natale.
Pendant des années, elle s’est débattue pour échapper à la violence de son père, au cynisme de Cam Jack, le propriétaire de la mine, et pour élever seule son fils Clay. Elle a choisi d’oublier enfin E.J. celui qu’elle aime en secret, et de tourner le dos à son passé.
C’est alors que sa petite sœur, Shannon, qu’elle croyait morte depuis longtemps, fais sa réapparition. Terrifiée, sur le point d’accoucher, celle-ci est suivie de près par un avocat new-yorkais pressé, une femme au foyer désespérée et un mafieux russe plutôt prévenant.
Où est passée Shannon ? Que lui veulent ces gens ?
Mon avis
Première rencontre avec cette romancière et j’ai passé un très bon moment.
Une saga familiale comme je les aime, dense, noire, faite de violence (Shae-Lynn est battue régulièrement par son père, un mineur très rustre) et comme sa mère est morte en mettant au monde sa sœur, Shannon, elle a peine 6 ans qu’elle doit reprendre le rôle de sa mère et protéger sa sœur des fureurs de son père.
Shae-Lynn est un personnage très attachant, une femme de caractère, avec toujours un bon mot à la bouche, mais quand ça ne suffit pas, elle n’a aucun problème à frapper celui qui lui résiste. La psychologie de ce personnage est très complexe mais bien rendue. Par contre sa sœur, Shannon, m’a beaucoup agacée.
On découvre aussi la vie dans une cité minière, le stress de devoir travailler sous terre, d’avoir peur du « coup de grisou » qui pourrait tous les tuer.
Donc pour moi une jolie découverte, même si j’ai été déçue par la fin de l’histoire, mais j’en lirai sûrement d’autres.
Note : 4 / 5
Mais qui est-elle ? Portrait
Tawni O’Dell est née en Pennsylvanie et a déjà écrit 2 autres romans. Elle vit entre les Etats-Unis et l’Espagne.
LES OISEAUX SE CACHENT POUR MOURIR de Colleen MCCULLOUGH Editions France Loisirs / 536 pages
Résumé de l’histoire
Pendant plus de 50 ans, on va suivre la vie du clan Cleary.
L’histoire débute en 1915, Paddy Cleary, écossais, vit avec sa femme Fee et ses 6 enfants, dont une seule fille, Meggie, en Nouvelle-Zélande. Il est tondeur de moutons, et fait le tour des ranchs. Mais la vie est difficile, et il a de la peine à joindre les deux bouts.
L’avenir est sombre quand une bonne nouvelle tombe. Toute la famille va partir vivre et travailler en Australie, dans la propriété de Mary Cleary, la sœur de Paddy, qu’il ne connaît presque pas, car ils ont 15 ans d’écart.
On est en 1921, et toute la petite famille débarque en Australie. Ils sont accueillis par le père Ralph de Bricassart, jeune prêtre de 26 ans, fringant, beau comme un dieu, et il se prend d’affection pour cette famille travailleuse et courageuse, mais son cœur est chaviré par la petite Meggie, 11 ans, délaissée par ses parents au profit de ses frères, qui sont assez grand pour travailler avec leur père.
Ils découvrent le domaine de Drogheda, un des plus grands et plus riches d’Australie et ils vont habiter dans la maison du contremaître et quand Mary Cleary ne sera plus de ce monde, ils iront habiter dans la grande maison.
Les décennies se succèdent, et rien ne leur sera épargné : la sécheresse, ensuite les pluies torrentielles, les moutons malades, les mouches. Mais ils s’accrochent et aiment leurs terres.
Au début des années 1930, Paddy ainsi que l’un de ses fils mourront dans un accident atroce et Fee devra reprendre les rênes du domaine. Le père Ralph est toujours là pour les soutenir et depuis la mort de Mary Cleary, c’est lui qui dirige le domaine de Drogheda, ce qui fait qu’il est riche à millions, et ça lui a ouvert les portes du Vatican à Rome, mais il verse des rentes généreuses à tous les membres de la famille.
Meggie a 27 ans et quand le père Ralph revient à Drogheda pour enterrer son père et son frère, elle en profite pour lui avouer sa flamme. Il la repoussera et lui conseille de se marier avec un bon parti de la région.
Voyant qu’elle ne pourra pas le faire changer d’avis, Meggie s’éprend de Luke, un tondeur, joli garçon, avec une légère ressemblance avec le père Ralph, et rapidement ils se marient. Il en veut surtout à son argent, car il fait en sorte que la rente de Meggie soit versée sur son compte.
Mais comme il ne veut pas qu’elle se doute de quelque chose, il décide de lui faire traverser toute l’Australie, pour être coupeur de cannes à sucre dans le Queensland du Nord, et comme c’est un travail itinérant, il la place comme boniche dans une famille !
Meggie se rend compte qu’elle n’aime pas Luke, elle veut juste avoir une maison à elle à bichonner et des enfants, mais Luke ne veut pas en entendre parler, et il préfère faire la fête avec ses potes, plutôt que de s’occuper de sa femme. Du reste ils se voient 1 ou 2 fois par an, pas plus.
Mais Meggie arrive à ses fin et tombe enfin enceinte. Elle accouche d’une petite fille, Justine, avec des yeux étranges et elle se rend compte qu’elle n’a aucun amour pour cette enfant.
Meggie est totalement déprimée, alors sa patronne et amie, lui paie des vacances au bord de la mer et elle s’occupe de Justine. Ralph la retrouve dans sa retraite et cède enfin à ses attentes, et ils passent quelques jours merveilleux.
On est presque en 1950 et Meggie décide de quitter Luke et de retourner vivre à Drogheda pour aider sa mère à gérer le domaine ave ses frères qui sont tous célibataires. Elle emmène aussi Justine et peut de temps après se rend compte qu’elle est enceinte. Elle aura un magnifique garçon, Dane, qui ne saura jamais qui est son père.
On arrive dans les années 1960, Dane est un bel adolescent, le portrait craché de son père, et il décide de devenir prêtre et Meggie le confie au père Ralph qui vit depuis de nombreuses années à Rome.
Dans la foulée, Justine ira vivre en Angleterre, car elle veut faire du théâtre et ainsi elle est proche de Rome où elle peut voir son frère régulièrement. Mais : bien mal acquis ne profite jamais, et bien des malheurs vont tomber sur cette famille.
Mon avis
Une grande saga australienne comme je les aime. Pour moi ce roman a une saveur particulière, puisque c’est une relecture.
Enfin, la première fois c’était en 1986 et j’en avais un souvenir sulfureux, avec des scènes de sexe à tous les coins de pages, puisqu’on m’avait formellement interdit de le lire ! Bref ce n’est pas tout à fait ça !
Mais que l’on se rassure, j’ai passé un excellent moment avec ce roman, tout à fait dépaysant puisqu’il se passe en Australie, au début du 20ème siècle. Les personnages sont forts, attachants, et on tremble pour eux.
Seul et unique bémol, des descriptions de paysage, souvent longues, mais sinon un chef d’œuvre.
Et franchement ouvrir ce roman c’est partir ailleurs et oublier ses ennuis du quotidien. Je ne peux que le conseiller.
Note : 4 / 5
Edit d’août 2015 : Le roman de 1980, a tellement été encensé par la critique, qu’une mini-série a été produite en 1983, avec dans le rôle phare du père Ralph Bricassart, Richard Chamberlain, qui cet été là a fait se pâmer de joies des millions de femmes. Je ne résiste pas à vous montrer un extrait de l’époque.
Et pour les fans, cette série repasse dès demain mardi, sur Chérie 25 à 20h50, en 5 épisodes à raison de 2 épisodes par semaine.
LES FILLES DE CALEB III / ELISE de Arlette COUSTURE
Editions Albin Michel / 374 pages
Résumé de l’histoire
Pour terminer ce dernier volume de la trilogie des filles de Caleb, l’histoire débute en 1956 et se termine en 1992.
On retrouve les deux filles de Blanche et Clovis : Elise et Micheline qui sont des adolescentes, et on les suivra jusqu’à l’âge adulte.
Elise et Micheline sont sœurs mais totalement différentes. Elise veut vivre à la campagne avec son amoureux, avoir une maison à elle et plein d’enfants. Micheline est tout le contraire : elle veut faire des études, avoir un excellent job avec un bon salaire, être indépendante et collectionne les amants.
Je n’en dirai pas plus, de peur de faire des révélations malheureuses. Mais je peux vous dire que ce livre est un chef-d’oeuvre.
Mon avis
Décidément j’aime tout dans ce livre. L’écriture, le ton employé, les tournures de phrases. La façon très moderne (par rapport aux 2 premiers volumes) dont A. Cousture parle des relations intimes d’Elise et Micheline.
De plus, tout au long de ce volume, A. Cousture glisse des faits d’actualité (la mort de Kennedy et de Martin Luther King, le passage de De Gaulle et son célèbre discours commençant par : Vive le Québec libre) dans le récit et c’est vraiment très très réussi.
J’ai tremblé avec Blanche, Elise et Micheline, j’ai aussi beaucoup ri à leurs côtés et la fin du roman est une apothéose. Je referme donc ce livre, heureuse et apaisée car je pense qu’il ne pouvait pas finir autrement, même si je suis un peu triste, car je sais qu’il n’y aura pas d’autres volumes.
Je le recommande très très fortement à tous ceux qui aiment les histoires de famille sur plusieurs générations.
LES FILLES DE CALEB / TOME 2 : BLANCHE de Arlette COUSTURE Editions Albin Michel / 547 pages
Résumé de l’histoire
L’histoire continue en 1918. Nous suivons la vie d’Emilie mais surtout celle d’une de ses filles, Blanche. Car Emilie retourne dans son petit village avec ses 9 enfants et elle ne reverra plus jamais Ovila, du moins ils ne vivront plus jamais ensemble.
De ce fait, la vie est très difficile. Emilie redevient une institutrice et pour que ses enfants soient instruit, elle envoie les filles au couvent et les garçons chez les Trapistes. Blanche ressemble beaucoup à sa mère, surtout par la force de caractère, elle est aussi une très bonne étudiante. A la fin de ses études elle va enseigner dans la même école que sa mère (pour mettre de l’argent de côté) et ensuite elle va à Montréal pour étudier à l’université et devenir médecin. Malheureusement, il lui manque un diplôme, elle va donc étudier pour devenir garde-malade.
Il arrivera ensuite pleins d’aventures à Blanche, elle ira jusqu’en Abitibi pour servir sa profession et elle rencontrera son père. Elle tombera amoureuse à plusieurs reprises avant de rencontrer le garçon fait pour elle, se marier et enfin avoir des enfants.
Le livre se termine en 1946. Pour ne pas trop dévoiler le mystère, je ne raconte que les grandes lignes des aventures de Blanche.
Mon avis
Je suis entrée dans ce 2ème volume avec facilité. Pas un seul instant, je ne me suis ennuyée. Il y a beaucoup de personnages et A. Cousture prend le temps de les détailler : leurs traits de caractères, physiques. Les relations entre frères et sœurs et aussi la relation avec leur mère.
A. Cousture a réussit à me les rendre tellement attachant, que j’avais l’impression de faire partie de leur famille. Et je dois avouer qu’à certains moments, j’avais les larmes aux yeux à l’idée qu’il puisse arriver malheur à l’un ou l’autre des protagonistes. Mais les deux personnages principaux restent Emilie et sa fille Blanche.
Si vous avez envie de vivre une grande saga familiale, sur près de 100 ans, avec beaucoup de rebondissements, n’hésitez plus et lisez ce livre. Je vous le conseille fortement.
LES FILLES DE CALEB – TOME 1 : EMILIE de Arlette COUSTURE Editions France-Loisirs / 525 pages
Résumé de l’histoire
Ce livre raconte une saga familiale. L’histoire commence au Canada, dans le village de Saint-Stanislas en 1892. On va suivre la vie de Caleb et Sélina qui sont des fermiers avec une tripotée d’enfants. Mais une va sortir du lot et ce sera Emilie. Cette année là, elle a 13 ans, elle est première de classe et veut continuer des études pour devenir maîtresse d’école.
On la retrouve 3 ans plus tard, alors âgée de 16 ans, et elle réalise son rêve, elle est maîtresse d’école dans le village de Sainte-Tite. Elle est secrètement amoureuse d’un de ses anciens élèves, Ovila Pronovost, mais comme il ne lui fait pas la cour elle pense qu’il ne s’intéresse pas à elle. Elle est alors courtisée par l’inspecteur des écoles M. Douville, qui est plus âgé qu’elle et qui lui fait miroiter un voyage en Europe en guise de voyage de noces.
Emilie après avoir écouté son cœur, finira par se marier avec Ovila. Elle arrête l’enseignement et devient une mère au foyer, elle aura à s’occuper de 10 enfants. Surgit alors des problèmes de couple, son mari boit, s’en va travailler sur des chantiers pendants des mois. La vie suit son cours et Emilie perd son beau-père qu’elle adorait et 18 mois plus tard sont père.
1914 débute et Emilie et son mari Ovila décident de prendre un nouveau départ en allant s’installer dans la ville de Shawinigan. Très rapidement Ovila trouve un travail dans une usine de papier, mais très vite ses mauvaises habitudes reprennent le dessus, à peine son salaire reçu il va le boire avec ses copains et en plus il se met à jouer. Emilie supporte cela pendant plusieurs années, jusqu’au jour où elle se fait agresser dans son appartement, par des copains de Ovila à qui il doit de l’argent.
Nous sommes en 1917, Emilie a 37 ans, 10 enfants à charge et Ovila ne rapporte plus d’argent à la maison. Toutes ces choses cumulées font prendre une grave décision à Emilie. Elle se sépare d’Ovila et elle prend le train avec ses enfants pour retourner à Sainte-Tite.
Mon avis
J’ai été conquise par cette saga familiale. J’aime la façon dont Arlette Cousture parle des relations familiales. Le lien qui lie le père, Caleb et sa fille Emilie, qu’il trouve très têtue mais dont il est très fier, car elle parvient toujours à faire ce qu’elle a décidé. Dans ces descriptions, j’ai retrouvé le lien qui me liait à mon père.
L’écriture est simple et enlevée, et je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer une seule minute. AC décrit bien la façon de vivre de cette famille avec tous les tracas de cette époque. J’ai trouvé ce livre très enrichissant sur les us et coutumes des années 1850 et suivantes. Je me réjouis de lire le 2ème volume qui parlera du destin de sa fille Blanche.
Mais qui est-elle ? Portrait (Infos via Wikipédia)
Elle est la fille de Clovis-Émile Couture et Blanche Pronovost, dont elle a écrit le roman biographique sous le nom Le cri de l’oie blanche, qui est ensuite devenu Blanche (série télévisée) en 1993.
LE CHANT DE DOLORES de Wally LAMB Editions Belfond / 479 pages
Résumé de l’histoire
L’histoire unique et douloureuse de Dolorès, de sa prime enfance à ses 40 ans. Une véritable épopée dans l’intimité d’une famille américaine moyenne à l’orée des années 1950, de l’arrivée de la télévision, en passant par la révolution sexuelle, la musique, l’homosexualité, pour arriver à une vie meilleure.
Le livre est découpé en trois parties. Dans la première, on découvre Dolorès enfant, qui regarde ses parents, se disputer et se déchirer suite à la perte d’un bébé. Sa mère fait une dépression, son père se barre, ils divorcent. Dolorès doit partir vivre chez sa grand-mère, avec qui elle ne s’entend pas particulièrement bien et doit découvrir une nouvelle ville, nouvelle école où elle n’arrive pas à s’intégrer. Elle se laisse amadouer par un gentil voisin (adulte) qui la violera.
Dans la deuxième partie, elle est adolescente (16 ans), obèse (120 kg) et sa mère veut la forcer à entrer à l’université ce qui ne l’enchante pas trop. Elle n’aura pas trop le temps d’en débattre, car sa mère meurt dans un accident de travail, et elle se retrouve seule au monde. Elle ira donc à l’université, aura de la peine à se faire accepter, aura sa première expérience sexuelle avec une femme et décidera d’en finir en se suicidant.
Dans la dernière partie, elle nous raconte les 7 ans passés dans une clinique psychiatrique, ses relations avec ses différends thérapeutes, (des passages vraiment savoureux), la reconstruction de son estime et à 21 ans son envol. Elle va dans une ville inconnue, se sent sûre d’elle avec ses 60 kilos de perdus. Elle trouve un travail, un appartement, un copain et commence à être infiniment heureuse.
Mais le destin lui réserve encore quelques tours … des bons et des mauvais. Mais toujours elle se relèvera, car finalement elle a une force de caractère unique. Mais tout ça vous le découvrirez par vous-même.
Mon avis
J’ai adoré ce roman et pour ceux qui ne l’ont pas encore lu, jetez vous dessus. Il est émotionnellement très fort, la psychologie des personnages est très pointue et Dolorès particulièrement attachante. J’ai éprouvé des sentiments puissants (que ce soit de la tendresse pour Dolorès ou de la haine envers sa mère et sa grand-mère pour leur comportement).
Une chose est sûre, une fois embarqué dans l’histoire, on veut en savoir toujours plus, et l’on souhaite au plus profond de soi que l’avenir de Dolorès s’améliore, que le bonheur se penche sur elle et la prenne enfin dans ses bras.
L’auteur a une très belle écriture et donne à Dolorès à la fois un caractère faible et fort, mais surtout un humour très noir, cassant. Pour moi un vrai chef-d’œuvre et je vais essayer de lire ces deux autres romans, en espérant qu’ils soient de la même veine.
LE MONDE SELON GARP de John IRVING Editions Seuil / 583 pages
Résumé de l’histoire
Jenny Fields est infirmière aux Etats-Unis pendant la deuxième guerre mondiale. Vers 20 ans, elle décide de devenir mère mais sans être mariée et sans avoir un mari sur le dos en permanence. Elle se fait donc inséminer de « manière artisanale » par un soldat mourant. Elle accouche d’un beau garçon, en bonne santé, à qui elle donnera le nom du père, soit Garp. Pour des raisons de commodité, elle deviendra infirmière dans un internat pour garçons, car dès que son fils sera en âge d’étudier, il pourra le faire gratuitement, là où elle travaille.
Quant son fils a 18 ans, ils décident de partir en Allemagne pour une sorte d’année sabbatique, où elle en profitera pour écrire un livre, qui rapidement deviendra un best-seller mondial et sera considéré comme un livre féministe. Elle gagne tellement d’argent qu’elle peut vivre tranquillement sur les ventes de son livre. Dans la foulée, elle entretien son fils (qui veut aussi devenir écrivain) et sa belle-fille, Helen, qui elle travaille en tant que professeur dans une école. Ils auront trois enfants, et ils leurs arrivera des centaines de péripétie (bien trop longue à décrire ici).
Mon avis
Une saga familiale terrible, sanglante, pleine de rebondissements, on est toujours sur le qui-vive. Vraiment du grand art, même si ce roman de Irving est excellent, ce n’est pas mon préféré (on s’étend un peu trop à mon goût sur le féminisme et ses ravages), mais le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on voyage et comme toujours avec Irving la psychologie des personnages est vraiment très pointue.
Il explore aussi toute une partie de l’histoire, Helen travaille alors que Garp reste à la maison pour faire à manger, le ménage et s’occuper des enfants, et à la fin des années 60 ce n’est vraiment pas un schéma courant !! Il y est aussi beaucoup parlé de sexe, Helen et son mari Garp ayant une relation avec un autre couple d’amis (on peut presque parler d’échangisme mais sur plusieurs années !!) le mari en question est un collègue de travail d’Helen et elle couche avec lui, pour qu’il se s’attaque plus à ses étudiantes (souvent pas tout à fait majeur !!) ce qui cause une grand peine à la femme de celui-ci, alors qu’elle-même se laisse câliner par Garp, avec qui elle s’entend bien car ils sont tous deux écrivains.
Comme toujours Irving travaille beaucoup sur la psychologie de ses personnages, mais aussi sur la culpabilité de certaines actions, entre autre le terrible accident qui arrive à son fils Duncan (le laissant borgne) et le décès de son deuxième fils Walt. Même si ces passages sont très durs à lire, on ne peut s’empêcher de tourner les pages pour savoir ce qui va arriver à tous ces personnages.
De plus, comme Garp est écrivain, on peut lire des passages de ses romans qui sont écrit en italique, et je soupçonne Irving d’avoir repris certaines idées et d’en avoir fait des romans à part entière. Je pense que je découvrirais cela en continuant à lire ses autres romans.
Vraiment du grand art, à lire de toute urgence. Evidemment, je vais continuer à lire ses romans.
Ajout du 17/12/2011 en faisant des recherches je découvre que ce livre que j’ai tant aimé est déjà sorti en dvd (qui date de 1982) avec Robin William à ses débuts ainsi que Glenn Close, et le court extrait vu me remets immédiatement dans l’ambiance du livre.
TENEBREUSES de Karin ALVTEGEN Editions Plon / Roman noir / 315 pages
Résumé de l’histoire
Axel Ragnerfeldt, écrivain consacré par le prix Nobel, mène une existence muette dans une maison de soins, seul face à ses souvenirs.
Les témoins de son passé aux nombreuses zones d’ombre ont aujourd’hui disparu : sa femme Alice, sa maîtresse Halina, sa fille Annika et surtout son ancienne domestique Gerda, ont été les actrices ou les victimes de drames jusqu’alors étouffés afin de protéger la réputation d’un grand homme. Mais le jour où un terrible secret remonte à la surface, c’est une famille entière qui subit une véritable descente aux enfers.
Mon avis
Encore un coup de cœur avec ce roman psychologique. Ici il y a des meurtres en sérieet une grande saga familiale sur plusieurs générations. L’écriture est fluide, aisée mais le roman est très noir, machiavélique et l’on ferait n’importe quoi pour qu’un secret ne soit pas découvert.
Ce roman traite essentiellement de l’écriture, de la difficulté de trouver une bonne histoire à raconter, être publié, devenir célèbre et surtout le rester … à tout prix.
Tout est déclenché par la mort de Gerda, la domestique du célèbre écrivain Axel Ragnerfeldt. A sa mort, n’ayant aucune famille, c’est le centre social qui s’occupe d’organiser son enterrement et le débarras de son appartement. Dans le même temps, Kristoffer, un enfant abandonné vers l’âge de 4 ans, reçoit une lettre de la part de Gerda, lui révélant un terrible secret sur sa mère, qui elle est et pourquoi elle l’a abandonné.
Dans le même temps, le centre social contacte Ian-Eric le fils de Axel Ragnerfeld, pour lui demander une photo et des renseignements sur Gerda pour son oraison funèbre. Il retourne donc dans la maison de ses parents et commence à fouiller dans les affaires de son père, afin de trouver une photo de Gerda. Il ne la trouvera jamais, par contre, il va découvrir son père sous un autre jour, découvrir une partie de ses secrets et va enfin comprendre des choses sur le suicide il y a 15 ans de sa sœur Annika, alors que sa famille lui a fait croire à un accident de voiture.
J’ai adoré ce roman et je le recommande vivement. J’aime vraiment beaucoup le style d’écriture des auteurs nordiques.
Note : 5 / 5 première publication en décembre 2009
LE PRIVILEGE DES REVEURS de Stéphanie JANICOT Editions Albin Michel / 343 pages
Résumé de l’histoire
Une histoire à 3 voix. Caleb, joueur de base-ball reconvertit en entraîneur de l’équipe des Giants. Salomé sa femme, arrivée aux Etats-Unis à l’âge de 19 ans, écrivain qui s’est mariée avec Caleb pour obtenir sa carte verte.
Grande complicité entre eux, mais pas d’amour, et ils ont une fille Judith. Elle est en pleine adolescence, cherche sa voie, ses origines et se confronte à ses parents.
Mais un grand malheur, va bouleverser leurs vies. Caleb va avoir un accident de voiture et toutes leurs certitudes vont être chamboulées, leurs vies changées.
Mon avis
J’ai passé un très bon moment avec Stéphanie Janicot et son roman. J’aime la façon dont elle fait parler ses personnages, chacun son tour raconte sa vision et son ressenti de l’histoire. Leurs psychologies sont complexes et complètes.
Histoire familiale, des femmes sur 4 générations, couvrant une large part de l’histoire de l’Europe, de la 2ème guerre mondiale à nos jours. Pour ma part, seul bémol, la portion de l’histoire qui se passe en Israël avec ses conflits, car c’est un sujet qui m’intéresse moins.
Je me réjouis déjà de lire mon prochain Janicot. Heureuse découverte faite sur un blog qui conseillait cet auteur. Un petit plus, la couverture du livre avec ses couleurs vives et ses formes géométriques qui m’ont interpellés.